Etude scientifique menée à Washington en 1993 : un groupe de méditants a réduit la criminalité

L’étude scientifique a été soigneusement contrôlée et effectuée entre le 7 juin et le 30 juillet 1993. Elle a porté sur un groupe de méditants qui est passé de 800 à un maximum de 4 000 au cours de l’essai. Ce projet de prévention du crime à Washington a entraîné une baisse sans précédent de la criminalité de 23,3 %.

Avant le projet, les crimes violents n’avaient cessé d’augmenter au cours des cinq premiers mois de l’année à Washington, qui était une des villes les plus dangereuses des Etats Unis. Le taux de criminalité à Washington est trois fois plus élevé que la moyenne nationale. Une semaine environ après le début de l’étude, les crimes violents (crime de HRA : homicides, viols et agressions aggravées, mesurés par les statistiques uniformes de la criminalité du FBI) ont commencé à diminuer et ont continué à baisser jusqu’à la fin de l’expérience. Avant le projet, les chercheurs avaient publiquement prédit que le groupe de méditants réduirait la tendance de la criminalité de 20 %. Cette prédiction avait été ridiculisée par le chef de police qui affirmait que la seule chose qui diminuerait la criminalité serait une tempête de neige ! En fin de compte, la diminution maximale a été de 23,3 % !

Cette inversion significative de la tendance à la criminalité prévue s’est produite lorsque la taille du groupe était à son maximum dans la dernière semaine du projet et au cours d’une vague de chaleur importante.
La recherche est extrêmement fiable selon les normes habituelles des sciences sociales. Par conséquent, nous savons que les effets du groupe de méditants ne peuvent pas être attribués à d’autres causes possibles, y compris la température, les précipitations, les fins de semaine et les activités policières et communautaires de lutte contre la criminalité.

Trois ans ont été nécessaire pour les études qui ont mis en évidence que l’effet de cette médiation est allé plus loin que l’on pensait. D’autres aspects ont été notés :
– Les appels psychiatriques d’urgence ont diminué – Les cas de traumatismes hospitaliers ont diminué – Les plaintes contre la police ont diminué
– Les décès accidentels ont diminué – L’indice de la qualité de vie s’est amélioré
– Cela a aussi permis à la popularité du gouvernement Clinton de remonter Ainsi incidemment, il y a eu un soutien populaire accru pour le président américain.

Les chercheurs, dirigés par John Hagelin, un physicien quantique renommé, ont mis en place cette étude sociale prospective majeure. Une commission d’examen de projet de 27 membres a été mise sur place, composée de scientifiques indépendants et de citoyens de premier plan. Leur tâche était d’assurer l’objectivité et la rigueur de la recherche en examinant et en approuvant le protocole de recherche, puis en surveillant ensuite le processus de recherche. Le projet de recherche a été jugé suffisamment solide, équilibré et approfondi pour être publié dans la revue scientifique « Social Indicators Research » évaluée par les pairs

L’idée était de montrer à quel point il est facile et simple de réduire la criminalité et le stress social en utilisant la méditation Ce que les chercheurs avaient l’intention de faire, c’était de faire une grande impression dans la capitale la plus importante du monde. L’idée était d’attirer l’attention des autorités compétentes sur les immenses possibilités de lutte contre la criminalité et de prévention de la guerre à l’aide de la méditation de groupe.

L’équipe de recherche elle-même était également vaste pour s’assurer contre les préjugés. Outre les scientifiques de Maharishi Universtity of Management, l’équipe comprenait des membres du Center for
International Development and Conflict Management de l’Université du Maryland, du Département des sciences humaines et sociales de l’Université de la District de Columbia, et la Division de la planification et de la recherche, District of Columbia Metropolitan Police Department.

Détails de la recherche

Hagelin JS1; Orme-Johnson DW; Rainforth M1; Cavanaugh K1; Alexander CN1; Shatkin SF1; Davies JL2; Hughs AO3; Ross E4; « Effects of Group Practice of the Transcendental Meditation Program on Preventing Violent Crime in Washington, D.C.: Results of the National Demonstration Project, June–July 1993 »,D.C.Institute of Science, Technology and Public Policy Technical Report 94:1, 1994. Social Indicators Research (vol 47 numéro 2: 153-201, 1999)

Affiliations d’auteur
1. Institute of Science, Technology and Public Policy, Maharishi University of Management, Fairfield, Iowa, É.-U. 2. Center for International Development and Conflict Management, University of Maryland, College Park, Maryland, Etats-Unis 3. Department of Humanities and Social Sciences, University of the District of Columbia, Washington, D.C., États-Unis 4. Planning and Research Division, District of Columbia Metropolitan Police Department, Crime Research and Statistics Section, Washington, D.C., États-Unis

Autre étude :

LYNNE MACTAGGART, journaliste, écrivaine, chercheuse a mené des recherches qui ont donné lieu a un livre « La science de l’intention ». Lors de l’effondrement des tours jumelles de New York, un écart a été constaté dans l’enregistrement des séquences magnétiques de la terre (Schuman). On s’est rendu compte que cet écart est survenu au moment où les médias ont diffusé les vidéos de l’effondrement. Une vague d’émotion est survenue collectivement

Constat : le champ magnétique des coeurs humains a impacté le champ magnétique de la terre…

Le masque à oxygène – Collectif

« Prendre soin de soi, ce n’est pas se replier sur l’espace étriqué de son égo, c’est se préparer à prendre soin des autres.la métaphore du masque à oxygène dans l’avion nous rappelle le lien entre soi et autrui. En cas de dépressurisation de la cabine, la consigne donnée par le personnel de bord est de mettre d’abord le masque à oxygène sur son visage avant d’aider ses enfants ou les gens autour de soi. C’est seulement à ce moment-là que l’on peut se rendre disponible aux autres, sans suffoquer soi-même. »

Extrait de Prendre soin de la vie de soi, des autres et de la nature – Collectif : C.andré,Jollien, Kotsou,Lesire…, 2019

L’intériorité citoyenne – Christophe ANDRE

On critique parfois la recherche du bonheur au nom d’un risque de désengagement politique, pensant que le bonheur, c’est s’accommoder de la situation alors qu’il faudrait la changer. Comme s’il existait un antagonisme entre le politique et le psychologique : s’occuper de soi reviendrait à se désintéresser du monde qui nous entoure. Ces deux dimensions seraient-elles incompatibles ? Pour moi, c’est comme si on opposait inspirer et expirer !

En réalité, l’action psychologique n’empêche pas l’action politique. Il y a des moments dans la vie où il importe de résister, d’agir, de combattre, et d’autres où il faut lâcher prise, être dans l’acceptation, c’est-à-dire simplement accueillir ses émotions. Ce n’est pas démissionner, ni laisser faire, ni se soumettre, ni obéir.

Le lâcher prise, quand il est bien compris, c’est un programme en deux temps – accepter le réel et l’observer, puis agir pour le changer – qui permet de ne pas être dans la réaction dans l’impulsion guidées par l’émotion brute. C’est une antichambre de décontamination, où nous sondons, examinons les émotions dans un espace mental le plus vaste possible pour essayer de décider ce qu’il sera bon de faire, quel genre d’actions proches de nos valeurs, de nos attentes, nous pourrons engager. L’idée est de répondre à ce qui nous arrive avec notre esprit et notre cœur plutôt que réagir dans l’urgence de l’émotion. C’est une dictature de notre époque que de vouloir que les individus soient très réactifs, prennent des décisions importantes immédiatement, un peu comme quand les vendeurs essayent de nous arnaquer en disant : « Si vous ne le prenez pas maintenant, il n’y sera plus ce soir ou demain ! ». Notre monde essaye ainsi de nous arnaquer, en nous faisant croire que l’urgence est partout.

Le bonheur et la sérénité consistent notamment à refuser ces fausses urgences. Ce n’est pas une dérobade face au réel ; juste un outil de sagesse et de discernement. Je suis persuadé que, si les humains ne s’occupent pas de leur équilibre intérieur, s’ils le laissent en friche, ils vont non seulement souffrir davantage, mais être plus impulsifs, et aussi plus manipulables. Le travail sur notre intériorité, nous rend plus présents au monde. C’est ce qu’on appelle « l’intériorité citoyenne » : prendre soin de notre intériorité va faire de nous de meilleurs humains plus cohérents, plus respectueux, à l’écoute des autres, moins injustes. Nous sommes moins endoctrinables, plus libres. Et puis, la sérénité permet aussi de tenir la distance lors des combats que nous menons. Nous ne pouvons pas uniquement fonctionner à l’impulsion, à la colère, au ressentiment. Les grands leaders comme Mandela, Gandhi, Martin Luther King ont tous cherché à s’en extraire ; ils ont tous compris que l’impulsion conduit à la violence, à l’agressivité, à la souffrance. L’équilibre intérieur permet de garder intact notre capacité à nous indigner et à nous révolter, mais de la manière la plus efficace et adaptée que possible ».

POLITIQUE ET PSYCHOLOGIE – Extrait du livre « ET N’OUBLIE PAS D’ETRE HEUREUX » Abécédaire de psychologie positive, p 163 – 164, Christophe ANDRE

Comme c’est intéressant ! Edel MAEX

Intéressant est ici le mot magique. Prenons un exemple. Vous portez attention à votre respiration. Vous constatez que vous êtes distraits et vous pensez « Je ne peux y arriver.. Je ne réussis jamais »…Vous portez d’emblée un jugement sur vous mêmes. Intéressant !.

Plutôt que de vous identifier à cette disposition d’esprit, vous remarquez votre perfectionnisme et le jugement que vous portez sur vous-mêmes. Intéressant !

Il est possible que cela vous arrive souvent. Peut être cette disposition d’esprit est elle à l’origine de certains de vos problèmes. Ils vous sont servis ici sur un plateau d’argent, accompagnés d’une loupe.

Peu importe ce qui vous arrive, apprenez à vous répéter moment après moment : « c’est intéressant ! » Apprenez à regarder sans jugement. Vous découvrez ainsi un nouvel éclairage sur vous-mêmes et sur le monde que vous vous créez.

Plutôt que de vous identifier à vos dispositions d’esprit spontanées, vous pouvez simplement les regarder, de l’extérieur. Vous pouvez prendre de la distance par rapport à elles, être en accord ou en désaccord avec elles. Peut être est il inutile de porter un jugement sur vous-mêmes. Peut être qu’une position de bienveillance convient davantage. Nous ne sommes ni nos pensées, ni nos sentiments et nous ne sommes pas non plus les dispositions d’esprit que nous adoptons. Se rendre compte de cela nous apporte une liberté bien plus grande que celle que nous imaginions. »


Extrait du livre d’Edel MAEX, « Changer son regard grâce à la méditation », De Boeck, p. 33

JOUER

Nous ouvrons ici une nouvelle perspective. Aussi longtemps que vous faites un avec votre disposition d’esprit, aussi longtemps que vous êtes lié fermement à des formules telles que « c’est ainsi » ou « je suis comme ça », il n’y a pas de perspective, pas d’issue. Votre attitude est alors un carcan qui vous opprime sans que vous sachiez comment ni pourquoi.

Combien de personnes sont trop dures avec elles mêmes, jusque dans leur cœur ? Combien sont prisonnières de ce carcan ? Tous les exercices de pleine conscience vous invitent à une « attention ouverte et bienveillante ». Sans cesse, ce message est répété : bienveillance, bienveillance, bienveillance !

Cette invitation peut faire apparaître subitement, douloureusement, un certain endurcissement de votre cœur. Avant cela, vous ne vous étiez aperçu de rien ; vous êtes vous-mêmes c’est tout. Mais, en réalité, vous n’êtes que ce que vous vous êtes habitué à être… Si vous êtes habitué à recevoir des coups, cela devient normal pour vous – vous vous endurcissez.

L’invitation réitéré à la bienveillance rend attentif précisément par la répétition, à ce qui jusqu’alors vous semblait normal : vous manquez de bienveillance envers vous-mêmes.

Réaliser votre manque de bienveillance envers vous-mêmes est une chose. Vient ensuite cette idée, votre conviction : « je suis ainsi… j’ai été éduqué ainsi..je suis incapable d’être bienveillant envers moi-même… je ne m’en sens pas capable ». Beaucoup de personnes découvrent rapidement que la notion de bienveillance envers soi même leur est totalement étrangère. La dureté apparaît comme un inévitable carcan, qui appartient à leur identité : « je suis ainsi »…

Une fois que vous en êtes là, vous pouvez commencer à « jouer ». Jouer dans les deux sens du terme : comme jouent les enfants, mais aussi dans le sens de tenir un rôle. Vous pouvez expérimenter plusieurs comportements. Vous pouvez les tester, l’un après l’autre..

Certaines dispositions d’esprit vous semblent davantage aller de soit. Elles vous paraissent bien connues : vous avez toujours agit ainsi, sans vous y arrêter. Une autre attitude semble alors impossible, totalement étrangère à vous-même, incongrue. Pour certaines personnes, par exemple, une attitude de colère est inconcevable ; elles ne s’y reconnaissent pas, elles ne peuvent entrer en contact avec cette colère. Elles sont alors étonnées de découvrir leur propre colère, dont elles avaient ignoré l’existence.

Le piège, ici, est de penser : « ce n’est pas vraiment moi » ; penser que « jouer un rôle » entraine quelque chose de faux. Mais pourquoi le carcan dans lequel vous êtes enfermé serait il plus vrai que les autres attitudes possibles ? En adoptant un comportement de colère, en acceptant une attitude de bienveillance, en jouant avec ces dispositions d’esprit diverses, vous nouez en fait des liens et optez pour davantage de liberté… »

Extrait du livre d’Edel MAEX, « Changer son regard grâce à la méditation », De Boeck, p. 29

Conseils pour l’assise – Charlotte JOKO BECK

1 – Ne vous asseyez jamais sans vous demander pourquoi vous vous asseyez. Sachez quelle est votre intention. Sachez que vous ne pouvez aller nulle part et qu’il n’y a rien à atteindre. Attention aux buts ambitieux.
2 – Contrôler votre posture. Quelle qu’elle soit, elle doit être droite (mais pas tendue), en équilibre et confortable. L’endroit où vous êtes assis doit être beau et agréable, mais nous pouvons nous asseoir partout et dans toutes les positions (même allongés, si nous sommes malades ou épuisés)
3 – Asseyez-vous chaque jour. N’omettez pas plus d’un jour par semaine. Quand vous sentez de la réticence (ce qui fait partie intégrale de la pratique), soyez conscient que cette résistance est produite par vos pensées. Ne vous laissez pas dominer par elle, pas davantage que par d’autres pensées. Regardez la simplement. Sentez-la dans votre corps. Ne vous reprochez rien, jamais.
4 – Asseyez-vous une fois par semaine 10 à 15 mn plus longtemps que d’habitude.
5 – Que l’assise ne devienne pas une obsession. En aucun cas, votre travail ou votre vie de famille ne doivent en souffrir.
6 – Si vous êtes bouleversé par quelque chose, n’évitez pas de vous asseoir.
7 – Sachez que vous asseoir n’est rien d’autre qu’être conscient de votre corps et de votre esprit. Soyez conscient de tout souhait de faire de l’assise une fuite de la vie dans l’espoir de connaître des états d’exaltation ou de sérénité. Ces états sont tentants mais n’ont aucune utilité.
8 – Sachez qu’après les années de pain blanc du méditant débutant suit une période de résistance qui s’accompagne peut être d’opposition et de réactions émotionnelles. Continuez simplement vos exercices. La confusion, la désillusion ou la peur en font normalement partie.
9 – Soyez conscient qu’il n’y a rien à atteindre, comme par exemple une clarté spéciale, du discernement ou un esprit calme. Toutes ces choses peuvent
apparaître mais ce n’est pas le but. Il s’agit ici d’être conscient de ce qui se passe, y compris de la confusion, de la désillusion ou de la peur.
10 – Garder votre pratique pour vous-mêmes. N’essayez pas de convaincre les autres ou de les convertir. N’énervez pas votre famille ou vos amis. Un vieux proverbe dit : « Qu’ils demandent trois fois… ». C’est votre manière de vivre que vous pouvez offrir aux autres.
11 – N’utilisez pas le temps de l’assise pour faire des plans, il n’y a pas de mal à ébaucher des plans, mais faites-le à un autre moment. Si de telles pensées surviennent, nommez-les.
12 – Soyez particulièrement attentif dans votre vie quotidienne aux bavardages, aux plaintes, aux jugements sur vous et sur d’autres, aux comparaisons positives ou négatives avec les autres.
13 – Toute la pratique peut se résumer ainsi :
Observer le mental et faire l’expérience de votre corps ici et maintenant. Ni plus, ni moins.
14 – En finale : songez au fait que la vraie pratique ne consiste pas en une technique, en koans ou dans un but quelconque. La vraie pratique concerne la transformation de votre vie et de la mienne. Il n’y a pas de solution instantanée. Il ne s’agit de rien d’autre que de notre vie et notre pratique ne finit jamais….
ETRE RELIE
Vous méditez toujours seul. Même si vous méditez en groupe, vous êtes seul.
Vous ne méditez jamais seul. Même si vous êtes seul pour méditer, vous êtes relié à des générations de personnes qui ont fait tout cela avant vous, avec les personnes qui le font maintenant, avec chaque être qui en en état de sentir, de goûter…

Tumultes : une réflexion autour de la paix – Jack KORNFIELD

Dans nos sociétés modernes, toutes les générations ou presque, sont affectées par de graves évènements, qu’il s’agisse d’assassinats, de guerres ou encore de crises politiques. Elles font aussi face à d’importants défis, qu’ils soient économiques ou environnementaux. Et quand l’avenir se montre incertain, le climat politique peut exacerber les tensions. Le critique social et journaliste du début du vingtième siècle H.L Mencken écrivait d’ailleurs : « L’objectif du corps politique est de maintenir les citoyens en état d’alerte, pour qu’ils réclament que soit assurée leur protection contre une multitude de dangers, dont la plupart n’est souvent que le produit de l’imaginaire collectif ». Nous sommes encouragés à être dans la crainte. Quand les évènements graves se produisent, il est normal de ressentir de la peur ou de la colère, de s’inquiéter pour son avenir ou celui des plus vulnérables autour de soi. En étant à l’affût, il est possible de remarquer une montée des inégalités, du racisme, des dégâts environnementaux, de l’homophobie, du sexisme, ou d’une multitude d’autres injustices.

Mais en réalité, ces défis sont les opportunités que l’humanité peut saisir pour avancer. Comme l’indiquait Ralph Waldo Emerson : « Les gens veulent mener une vie stable, parce que dans l’instabilité, l’espoir est rare ». Comment trouver la paix quand on traverse ces périodes difficiles ? En commençant d’abord par soi ; par prendre conscience de la façon dont nous gérons nos propres corps.

En situation de danger, quand notre système limbique active l’un des trois modes suivants : combat, fuite ou immobilisation ; nous nous en remettons à notre instinct de survie. Notre cerveau reptilien prend les commandes et notre néocortex, quant à lui, se limite à nous rappeler nos expériences passées. Des vagues de stress viennent alors nous submerger et nous anticipons ce qui va suivre. Quand les temps sont difficiles, ces vagues de peur et d’anxiété vont et viennent. Nous ne savons alors pas dire si la situation est en train de se dégrader ou si en réalité, nous prenons simplement conscience de la mesure des choses.

Alors comment réagir pour être constructif ? Simplement en étant là, ici et maintenant. En se connectant à son cœur. C’est là que l’amour, la sagesse, la grâce et la compassion résident. Avec une attention bienveillante dirigée vers soi, se demander ce qui compte le plus pour soi. Oui, les pensées angoissantes nous habitent, les deuils, les traumatismes aussi font partie de nous, mais il est conseillé de ne pas les laisser envahir son cœur. Prenez du temps pour apaiser votre esprit et vous tourner vers ce cœur. Sortez et levez les yeux pour observer le ciel. Inspirez et ouvrez-vous à l’immensité de l’espace autour de vous. Observez le mouvement : le cycle des saisons, l’essor et le déclin des dynasties, les ères de l’Histoire. Expirez et plongez dans votre conscience bienveillante. Pratiquez l’équanimité, soyez stables. Prenez exemple sur les arbres ; soyez ce point d’ancrage au milieu de tout le reste.

Thich Nhat Hanh nous rappelle que par les temps incertains, notre stabilité peut être un réel refuge pour les autres. « Quand les embarcations bondées des boat-people croisaient la route de pirates ou se trouvaient prises dans des tempêtes, si tout le monde avait paniqué, tous auraient été perdus. Mais il suffisait d’une seule personne, que celle-ci garde son calme et reste centrée, pour que le bateau ne chavire pas ; la voie de la survie était montrée à tous. »

Il y a 2000 ans, Rabbi Tarfon disait : « Ne vous laissez pas décourager par l’immensité des peines du monde. Vivez en étant juste, embrassez la compassion et marchez humblement à cet instant. Bien sûr, il n’est pas attendu que vous sauviez le monde, mais vous avez le devoir de rester concerné, de ne pas abandonner. » En cette période difficile que nous partageons, faisons avant tout de notre cœur, un espace de paix. Et ensuite, avec le courage et la tranquilité, nous pourrons agir, parler, aider ceux dans le besoin, dialoguer avec les autres, s’engager en politique, apporter de la nourriture à ceux qui ont faim, porter de l’attention aux plus vulnérables, contribuer au grand tout.

L’écrivain Clarissa Pinkola Estes le disait : « Nous n’avons pas le devoir de guérir le monde entier sur le champ, mais nous avons celui d’essayer de faire ce qui est en notre pouvoir ». Ensemble, avec de la compassion pour ceux qui nous entourent, nous pouvons nous retrousser les manches et marcher en quête de cette vérité.

Traduction de l’anglais par Héléna Henry – 22/12/18

Comment continuer la pratique de la méditation après une session MBSR ? Marie Pierre CAMPANT

Le groupe MBSR propose une progression guidée dans la découverte de la pratique de la méditation assise pour finalement arriver à une pratique quotidienne en autonomie. Pour agrémenter cette transition de fin de groupe, qui est parfois un peu délicate pour certains, je vous propose quelques rappels ou éléments importants :

1 – Créer un espace extérieur pour favoriser un espace intérieur.

La création de ce lieu paisible peut changer du tout au tout l’ambiance de votre logement.

Votre coussin de méditation (zafu) doit être assez épais et assez ferme pour que vous vous sentiez bien (préférez un bourrage en balle d’épeautre plutôt qu’en kapok). Vous pouvez aussi opter pour un banc de méditation en gardant le dos droit. Un zabuton (tapis de méditation) peut vous permettre d’être plus confortable. Il est tout à fait possible sinon de méditer sur une chaise.

La stabilité de votre posture est le point le plus important. L’essentiel est d’être confortable, dos et nuque droits mais pas rigides, sans appui, dans une attitude digne. Votre posture reflète votre attitude au monde…

Vous pouvez créer un petit autel avec des objets qui vous inspirent : une bougie, une photo de nature ou d’un être cher ou inspirant, un élément de la nature, des fleurs, un cristal… Vous pouvez embaumer ce lieu avec un diffuseur d’huiles essentielles… en transformant votre lieu en un espace sacré qui vous donne envie de vous poser, et de vous connecter à vous-mêmes en profondeur, avec un sentiment de gratitude ou de paix…

2 – Quelques exercices corporels aident à préparer son assise (yoga couché ou debout, yantras de positionnement, auto massages…)

3 – Déterminer combien de temps vous vous fixez :

Il est important de ne pas être trop ambitieux au départ. L’idéal est une pratique d’au moins 20 mn quotidienne, en se libérant du temps sans esprit de culpabilité… Il vaut mieux s’asseoir 3 fois 5 mn dans la journée plutôt que pas du tout. Il vous est possible de faire des pauses avec la marche méditative.

Des applications sur votre téléphone comme « Mindbell» ou « Medigong » vous permettent de paramétrer le temps de votre pratique avec 3 sons de cloche au début et à la fin. L’application « Insight timer » vous permet de méditer virtuellement avec d’autres, que ce soit votre voisin ou d’autres personnes dans le monde entier.

« Rappelez-vous que vous ne méditez jamais seul. Même si vous êtes seul pour méditer, vous êtes relié à des générations de personnes qui ont fait cela avant vous, avec les personnes qui le font maintenant… »

4 – L’importance de la pratique quotidienne :

Si vous avez une chose très importante vous y penserez toujours, il en est de même pour la méditation.

Asseyez-vous pour le simple plaisir d’être assis ; il n’y a aucun but à atteindre… comme par exemple un esprit calme, une clarté spéciale… Cela peut arriver mais ce n’est pas le but. Lâchez toute attente… car si vous visez un résultat, vous n’êtes plus dans l’expérience…. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de méditation réussie ou ratée …. qu’il n’y a pas non plus à fuir nos conditions de vie.

La pratique peut se résumer ainsi :

Faire face à tout ce qui vient, observer le mental et faire l’expérience de notre corps ici et maintenant…. Il s’agit ainsi d’appréhender en conscience tout ce qui vient à l’esprit (y compris la confusion, la désillusion….), sans rien forcer, sans juger et sans réagir en lâchant prise sur les ruminations mentales…

En cultivant la douceur avec nous-mêmes et avec nos pensées… une sorte de « bonté primordiale » émerge…

La pratique de la méditation requiert un EFFORT sans aucun doute, une motivation et la CONFIANCE en ce processus.

En apprenant à faire face à tout ce qui advient dans la méditation, nous saurons plus facilement nous confronter sereinement aux moments difficiles dans notre vie.

La pratique régulière permet de tendre plus facilement vers la pensée juste, l’acte juste et la parole juste… et elle permet ainsi un gain de temps (même si bien sûr nous ne méditons pas pour cela). Nous perdons moins de temps à réparer les dysfonctionnements (dans la communication par exemple…)

THICH NHAT HANH nous révèle que « nous sommes une fleur dans le jardin de l’humanité et que notre pratique est de cultiver notre florescence »… sans oublier que le lotus pousse dans la boue… que nous accueillons à la fois nos zones de lumière mais aussi d’ombres…

Rappelez-vous que chaque arrosage compte pour faire pousser une fleur… et que c’est bon d’ETRE et de se sentir vivant…

En cultivant ainsi notre présence, c’est le plus beau cadeau que nous nous offrons… que nous offrons ainsi aux autres… et au monde…

Belle continuation dans votre pratique !…

Respirez et prenez soin de vous…

C’est la meilleure façon de prendre soin des autres et du MONDE…

A propos de l’univers – Albert EINSTEIN

« Un être humain est une partie d’un tout que nous appelons « Univers ». Une partie limitée dans le temps et l’espace. Il fait l’expérience de lui-même, de ses pensées et de ses émotions comme quelque chose de séparé du reste, une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est une sorte de prison pour nous, nous nous limitons à nos désirs personnels et à notre affection pour quelques personnes les plus proches de nous. Notre tâche doit être de nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion pour embrasser toutes les créatures vivantes et la nature entière dans sa beauté. Personne n’est capable de réaliser cela complètement, mais tendre à cet accomplissement est en soi une part de la libération et le fondement d’une sécurité intérieure »

Albert EINSTEIN, selon « The New York Times » (29 Mars 1972) et « The New York Post (28 Novembre 1972), cette citation provient d’une lettre écrite par Einstein en 1950.

La terre est ma demeure – Thich NHAT HANH

Voici un beau résumé du livre « La Terre est ma demeure » de Thich Nhat Hanh par Sébastien HENRY (3/9/18)

Thich Nhat Hanh, maître zen vietnamien, est reconnu dans le monde entier comme un des plus éminents représentants du “bouddhisme engagé”, ce courant du bouddhisme pour lequel “parler de compassion n’est pas suffisant ; il faut agir avec compassion”.

Sans être bouddhiste moi-même, le “bouddhisme engagé” incarné par Thich Nhat Hanh m’a toujours profondément inspiré, et je rêvais depuis longtemps d’un livre qui retracerait ses différents engagements, notamment son action de terrain lors de la guerre du Vietnam pour venir en aide aux victimes du conflit et construire la paix. Je rêvais d’une biographie solide et authentique, mais ce livre a dépassé mes attentes en proposant un récit à la première personne, publié alors que Thich Nhat Hanh est entré dans la dernière phase de sa vie (âgé de plus de 90 ans, il a subi récemment plusieurs attaques cérébrales).

Ce livre est fait de courts chapitres, de 1 à 10 pages, chacun centré sur un épisode au cours duquel Thich Nhat Hanh a tiré pour lui-même un enseignement. Il partage ces différents enseignements avec son style habituel mêlant simplicité et profondeur, sens du concret et don pour la poésie.

Voici, à titre d’exemple, quelques-unes de ses expériences qui m’ont particulièrement touché :

• Des rencontres en humanité avec des soldats français pendant la guerre d’Indochine, notamment avec un soldat venu piller les réserves de riz de son monastère. Ces rencontres sous haute tension lui ont donné l’occasion d’affirmer ses convictions : “Nous n’avions pas d’ennemis et nous ne prenions pas parti”. Il était essentiel d’exprimer la même compassion pour les victimes civiles et pour les soldats qui avaient été envoyés pour tuer. Pour lui, le “véritable ennemi est la colère, la haine et la discrimination qui se logent dans notre cœur et notre esprit” et “l’opprimé et l’oppresseur sont en chacun de nous”.

• Des moments dramatiques comme la destruction d’un village vietnamien par des bombardements aussitôt après sa reconstruction, plusieurs fois consécutives. Ces moments se sont révélés pour Thich Nhat Hanh des occasions d’intensification de sa pratique de la méditation pour “nourrir le peu d’espoir qui était en lui”. Il les aborde comme des appels à retrouver “sa solidité, sa liberté, sa paix et son calme intérieur”. Selon ses propres mots, sa pratique de la non-violence est devenue plus profonde pendant la guerre.

• Une phase de dilemme au sein de la communauté monastique dans laquelle il vivait : fallait-il continuer à pratiquer dans les monastères ou quitter les salles de méditation pour aller secourir ceux qui souffraient sous les bombes? Cet épisode a mené à une décision majeure : faire les deux, c’est-à-dire “aller aider les gens et le faire en pleine conscience afin d’offrir une aide spirituelle et concrète”. Il a ainsi fondé pendant la guerre, l’Ecole de la Jeunesse pour le Service Social (EJSS), qui a formé des milliers de jeunes afin d’apporter une aide humanitaire dans les villages ravagés par la guerre. Pour Thich Hhat Hanh, la vision et l’action vont de pair. “Sinon à quoi servirait-il de voir?”, demande-t-il avec force.

• Son expérience intérieure au cours de son engagement auprès de 800 réfugiés bloqués en pleine mer à proximité des côtes de Singapour, sans nourriture pendant plusieurs jours. Une nuit de crise en particulier fut l’occasion d’une pratique assidue de la méditation : “La souffrance que nous côtoyions était si terrible que si nous n’avions pas eu un réservoir de force spirituelle, nous n’aurions pas pu continuer (…) Nous avons dû respirer profondément, de tout notre être”.

• Ses efforts délibérés pour une compréhension profonde des oppresseurs comme de leurs victimes. Un passage particulièrement émouvant concerne l’évocation du viol d’une fillette vietnamienne par un pirate sur un bateau de réfugiés : “En fonction de l’endroit où je suis né et des circonstances dans lesquelles j’ai grandi, j’aurais pu être cette fillette ou le pirate”. Thich Nhat Hanh s’est aussi engagé auprès d’anciens combattants américains au Vietnam, notamment l’un d’entre eux qui avait délibérément tué 5 enfants vietnamiens et vivait depuis dans la souffrance d’une culpabilité permanente. Pour lui, une grande bienveillance est nécessaire pour aider ces personnes à entrer de nouveau en contact profond avec la vie.

La force que dégage ce livre en fait une source d’inspiration possible pour de nombreux femmes et hommes d’action, qu’ils aient ou non une sensibilité bouddhiste. Même si la guerre et les autres événements traversés par Thich Nhat Hanh semblent loin de notre quotidien, les enseignements qu’il partage restent éminemment précieux, notamment en raison de leur résonance intérieure et des questions qu’ils font naître en nous.

3 Septembre 2018

La méditation protège du vieillissement et de la maladie d’Alzheimer (18/04/18)

La méditation permet de ralentir les effets du vieillissement sur le cerveau ainsi que la survenue de la maladie d’Alzheimer. C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude pilote, publiée dans la revue Scientific Reports, menée par des chercheurs de l’Inserm basés à Caen et Lyon. En permettant une réduction du stress, de l’anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil qui ont tendance à s’accentuer avec l’âge, la méditation pourrait réduire les effets néfastes de ces facteurs et avoir un effet positif sur le vieillissement cérébral. 73 personnes âgées de 65 ans en moyenne ont passé des examens d’imagerie cérébrale. Parmi elles, les “experts en méditation” (avec 15 000 à 30 000 heures de méditation à leur actif) présentaient des différences significatives au niveau de certaines régions du cerveau.

En réduisant les effets du stress, de l’anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil, qui ont tendance à s’accentuer avec l’âge, la méditation pourrait réduire les effets néfastes de ces facteurs et avoir un effet positif sur le vieillissement cérébral. Agir sur le stress et le mauvais sommeil : Avec l’âge, une diminution progressive du volume cérébral et du métabolisme du glucose apparaissent avec, pour conséquence, un déclin des fonctions cognitives. Ces changements physiologiques peuvent être exacerbés par le stress et une mauvaise qualité du sommeil. Ces deux derniers paramètres sont considérés comme des facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer. Agir sur le stress et le sommeil pourrait donc faire partie de la panoplie d’outils utiles pour retarder le plus possible l’apparition de la maladie. C’est ainsi qu’une étude pilote menée par des chercheurs Inserm de Caen et Lyon a exploré la possibilité que la méditation puisse décaler de quelques années l’âge auquel les changements cérébraux favorables au développement d’Alzheimer apparaissaient. Pour cela, ils ont étudié le fonctionnement du cerveau de 67 personnes pratiquant la méditation.

Les “experts” ayant participé à l’étude sont âgés de 65 ans en moyenne et ont entre 15 000 et 30 000 heures de méditation derrière eux. Ils ont été sélectionnés car ils pratiquent la méditation selon différents courants traditionnels bouddhistes ce qui nous permet d’avoir un panel représentatif. Puis les chercheurs ont comparé le fonctionnement de leur cerveau à celui de 67 témoins non-méditants eux aussi âgés en moyenne de 65 ans. Un groupe plus large de 186 personnes âgées de 20 à 87 ans a également été inclus pour évaluer les effets classiques du vieillissement sur le cerveau et mieux comprendre les effets particuliers de la méditation. La méditation protège des zones clés du cerveau.

L’ensemble des personnes ayant participé à cette étude ont été soumises à des examens neurologiques par IRM et TEP. Des différences significatives ont été mises en évidence au niveau du volume de la matière grise et du métabolisme du glucose. Dans le détail, les résultats d’examens montrent que le cortex frontal, cingulaire et l’insula des personnes pratiquant la méditation étaient plus volumineux et/ou avaient un métabolisme plus élevé que celui des témoins, et ce, même lorsque les différences de niveau d’éducation ou de style de vie étaient prises en compte. Les régions cérébrales détectées avec un plus grand volume ou métabolisme chez les personnes pratiquant la méditation sont spécifiquement celles qui déclinent le plus avec l’âge. Les effets de l’âge évalués dans cette même étude chez les personnes non-méditantes âgées de 20 à 87 ans se concentraient effectivement sur certaines régions bien particulières, les mêmes que celles qui étaient préservées chez les méditants âgés. Ces premiers résultats suggèrent que la méditation pourrait réduire les effets néfastes de ces facteurs sur le cerveau et avoir un effet positif sur le vieillissement cérébral, possiblement en permettant une réduction du stress, de l’anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil qui ont tendance à s’accentuer avec l’âge.

Marie Desange
Source : https://www.nature.com/articles/s41598-017-07764-x