La maison d’hôtes de RUMI (2 versions)

« Cet être humain est une maison d’hôtes,

Chaque matin est une nouvelle arrivée.

Une joie, une dépression, une mesquinerie,

Un moment de pleine conscience qui arrive

Comme un visiteur inattendu.

Accueillez-les tous !

Même s’ils sont une foule de douleurs,

Qui balayent violemment votre maison,

La vident de ses meubles,

Quoi qu’il en soit, traitez toujours chaque invité honorablement.

Il pourrait vous débarrasser et vous épurer

Pour de nouvelles joies.

Les pensées sombres, la honte, la méchanceté,

Allez à leur rencontre, sur le pas de la porte, en riant,

Et invitez-les à entrer.

Soyez reconnaissant de celui qui vient,

Parce que chacun a été envoyé

Comme guide venu d’ailleurs. »

Jellaludin RUMI

[version Coleman Barks]

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La maison d’hôtes

Mon amour, le corps est une maison d’hôtes ;

chaque matin, quelqu’un de nouveau arrive.

(…)

Tout ce qui entre dans ton coeur est un invité

du monde invisible : divertis-le bien.

Chaque jour, et à chaque instant, une pensée vient

comme un invité d’honneur dans votre coeur.

(…)

Elle disperse les feuilles fanées du rameau du coeur,

afin que des feuilles vertes et fraîches puissent pousser.

Elle déracine la vieille joie afin qu’

une nouvelle joie puisse entrer depuis l’au-delà.

Le chagrin arrache la racine pourrie

qui était caché à la vue de tous.

(…)

Chaque fois que le chagrin revient,

Allez à sa rencontre avec des sourires et des rires

(…)

Et s’il n’y a pas de perle dans la main de la douleur,

laisse-la aller et demeure satisfait.

Renforce ta douce pratique.

Ta pratique te sera bénéfique à un autre moment ;

un jour, ton besoin sera soudainement rencontré

Rumi 1207-1273

Source : Mathnawi V : 3644-6, 3676-88, 3693-6, 3700-1

Version de Kabir et Camille Helminski

« La collection Rumi »

Livres de seuils, 1998