Comment continuer la pratique de la méditation après une session MBSR ? Marie Pierre CAMPANT

Le groupe MBSR propose une progression guidée dans la découverte de la pratique de la méditation assise pour finalement arriver à une pratique quotidienne en autonomie. Pour agrémenter cette transition de fin de groupe, qui est parfois un peu délicate pour certains, je vous propose quelques rappels ou éléments importants :

1 – Créer un espace extérieur pour favoriser un espace intérieur.

La création de ce lieu paisible peut changer du tout au tout l’ambiance de votre logement.

Votre coussin de méditation (zafu) doit être assez épais et assez ferme pour que vous vous sentiez bien (préférez un bourrage en balle d’épeautre plutôt qu’en kapok). Vous pouvez aussi opter pour un banc de méditation en gardant le dos droit. Un zabuton (tapis de méditation) peut vous permettre d’être plus confortable. Il est tout à fait possible sinon de méditer sur une chaise.

La stabilité de votre posture est le point le plus important. L’essentiel est d’être confortable, dos et nuque droits mais pas rigides, sans appui, dans une attitude digne. Votre posture reflète votre attitude au monde…

Vous pouvez créer un petit autel avec des objets qui vous inspirent : une bougie, une photo de nature ou d’un être cher ou inspirant, un élément de la nature, des fleurs, un cristal… Vous pouvez embaumer ce lieu avec un diffuseur d’huiles essentielles… en transformant votre lieu en un espace sacré qui vous donne envie de vous poser, et de vous connecter à vous-mêmes en profondeur, avec un sentiment de gratitude ou de paix…

2 – Quelques exercices corporels aident à préparer son assise (yoga couché ou debout, yantras de positionnement, auto massages…)

3 – Déterminer combien de temps vous vous fixez :

Il est important de ne pas être trop ambitieux au départ. L’idéal est une pratique d’au moins 20 mn quotidienne, en se libérant du temps sans esprit de culpabilité… Il vaut mieux s’asseoir 3 fois 5 mn dans la journée plutôt que pas du tout. Il vous est possible de faire des pauses avec la marche méditative.

Des applications sur votre téléphone comme « Mindbell» ou « Medigong » vous permettent de paramétrer le temps de votre pratique avec 3 sons de cloche au début et à la fin. L’application « Insight timer » vous permet de méditer virtuellement avec d’autres, que ce soit votre voisin ou d’autres personnes dans le monde entier.

« Rappelez-vous que vous ne méditez jamais seul. Même si vous êtes seul pour méditer, vous êtes relié à des générations de personnes qui ont fait cela avant vous, avec les personnes qui le font maintenant… »

4 – L’importance de la pratique quotidienne :

Si vous avez une chose très importante vous y penserez toujours, il en est de même pour la méditation.

Asseyez-vous pour le simple plaisir d’être assis ; il n’y a aucun but à atteindre… comme par exemple un esprit calme, une clarté spéciale… Cela peut arriver mais ce n’est pas le but. Lâchez toute attente… car si vous visez un résultat, vous n’êtes plus dans l’expérience…. Rappelez-vous qu’il n’y a pas de méditation réussie ou ratée …. qu’il n’y a pas non plus à fuir nos conditions de vie.

La pratique peut se résumer ainsi :

Faire face à tout ce qui vient, observer le mental et faire l’expérience de notre corps ici et maintenant…. Il s’agit ainsi d’appréhender en conscience tout ce qui vient à l’esprit (y compris la confusion, la désillusion….), sans rien forcer, sans juger et sans réagir en lâchant prise sur les ruminations mentales…

En cultivant la douceur avec nous-mêmes et avec nos pensées… une sorte de « bonté primordiale » émerge…

La pratique de la méditation requiert un EFFORT sans aucun doute, une motivation et la CONFIANCE en ce processus.

En apprenant à faire face à tout ce qui advient dans la méditation, nous saurons plus facilement nous confronter sereinement aux moments difficiles dans notre vie.

La pratique régulière permet de tendre plus facilement vers la pensée juste, l’acte juste et la parole juste… et elle permet ainsi un gain de temps (même si bien sûr nous ne méditons pas pour cela). Nous perdons moins de temps à réparer les dysfonctionnements (dans la communication par exemple…)

THICH NHAT HANH nous révèle que « nous sommes une fleur dans le jardin de l’humanité et que notre pratique est de cultiver notre florescence »… sans oublier que le lotus pousse dans la boue… que nous accueillons à la fois nos zones de lumière mais aussi d’ombres…

Rappelez-vous que chaque arrosage compte pour faire pousser une fleur… et que c’est bon d’ETRE et de se sentir vivant…

En cultivant ainsi notre présence, c’est le plus beau cadeau que nous nous offrons… que nous offrons ainsi aux autres… et au monde…

Belle continuation dans votre pratique !…

Respirez et prenez soin de vous…

C’est la meilleure façon de prendre soin des autres et du MONDE…